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Charlotte a trouvé un élixir pour la confiance en soi : le parapente

Charlotte a trouvé un élixir pour la confiance en soi : le parapente

Le parapente a complétement changé ma vision du sport mais aussi de la vie

Charlotte, 24 ans, vivant à côté de Grenoble, est infirmière mais elle “espère pouvoir s’envoler vers d’autres rêves“. Passionnée de sport et de nature, elle aime pratiquer des sports “tant qu’ils sont dehors” : parapente, trailrunning, vélo, escalade, alpinisme.

Elle a fait de la compétition en trail mais elle est, depuis 1 an et demi , en « pause courses » suite à des incidens de parcours (anorexie et accident en vélo de route). Mais Charlotte est repassée en mode battante en écrivant un livre sur son combat pour en sortir et aussi depuis qu’elle a rencontré Nicolas, un parapentiste scientifique à fond dans le parapente et la transition écologique : “le parapente m’aide à vaincre mon stress, me fait travailler sur la confiance en soi, le dépassement de soi“.

Sans aucun doute, une nouvelle page se tourne pour elle. Le déclencheur : Nicolas qui l’a posée dans une sellette et qui lui a fait découvrir le monde d’un peu plus haut, loin du chahut ! Elle est d’autre part ravie de de vivre des expériences avec d’autres filles où règne une ambiance plus sereine et où l’entraide, plus présente, favorise sa progression…

Comment t’es venue l’envie de pratiquer le parapente ?

J’ai commencé le parapente en septembre 2019 avec Nicolas qui, lui, pratique depuis un moment. Cela fait donc un tout petit peu plus d’un an maintenant ! Je n’ai jamais fait de stage en école mais je suis heureusement bien entourée de beaucoup de personnes qui pratiquent et qui m’apportent des bons conseils pour progresser !

Donc tu n’as pas suivi le canal habituel pour t’initier. Penses-tu avoir toutes les bases qu’on nous enseigne en école parapente ?

Je ne peux pas vraiment comparer l’enseignement que j’ai eu à celle en école car finalement je ne sais pas exactement ce que j’aurai pu y apprendre. Cependant, je n’ai pas l’impression d’avoir des bases en moins. Je sais faire les exercices basiques nécessaires en cas d’incident en vol. Je m’entraîne d’ailleurs à en faire régulièrement en vol. Quand je sens que j’ai une appréhension ou une peur, je demande à Nicolas de me réexpliquer et de me reguider sur quelque chose en particulier ou je regarde des tutos sur youtube (et ROCK THE OUTDOOR !).

Au début et encore maintenant quand c’est nécessaire, je fais de la pente école, du gonflage avec vent faible et fort et des ploufs pour faire des exercices en l’air. Je trouve que ça aide énormément à se sentir plus confiant dans les décollages, atterrissages mais aussi en l’air. Apprendre à gérer sa voile au sol finalement c’est aussi s’entrainer pour la gérer en l’air.

En ce qui concerne la théorie et l’analyse météo, j’ai lu des livres, fais des tests en ligne pour évaluer mes connaissances et je prends toujours le temps de bien analyser les conditions en amont et au décollage.

J’ai participé à une journée encadrée par des moniteurs avec d’autres filles mais c’est tout. La plupart du temps, je pars voler avec mon copain et nos amis qui volent tous aussi. Mais je vole aussi parfois toute seule. Je suis très heureuse de voler, moi la grande stressée que j’étais/suis !

J’ai fait une centaine de vols en 1 an et je commence à prendre des thermiques (1h30 environ). Malheureusement, ma progression sur cette première année aura été ponctuée de pauses plutôt longues (gros voyage et confinement). J’espère profiter de l’an prochain et d’une période plus longue pour pouvoir bien me mettre à travailler les thermiques et pouvoir aller me balader où le cœur m’en dit.

Pour le moment, ma pratique préférée reste le marche et vol mais j’espère pouvoir avoir une voile plus légère bientôt car 15 kg ça se sent un peu trop !

Tu voles souvent en couple mais as-tu d’autres plans avec d’autres pilotes, notamment avec des filles ?

Oui je vole avec d’autres pilotes et notamment des filles ! J’adore voler avec les filles car une fille a une façon d’appréhender la pratique complètement différente. Et, j’aime beaucoup cette façon-là aussi. Voir ce sport autrement car il peut générer beaucoup de stress par le fait de l’action qu’il nous amène à faire qui n’est pas naturelle pour l’homme : « se jeter dans le vide ».

Lorsque je pars avec les filles, j’ai vraiment l’impression d’être dans une ambiance beaucoup plus sereine.  Il me semble que le fait qu’il n’y ait pas beaucoup de filles dans le milieu du parapente fait qu’il y a aussi une autre ambiance où l’entraide est vraiment très forte.

Je pense que ce n’est pas nouveau de dire que, dans un groupe de garçons, certains auront plus tendance à vouloir se dépêcher, à faire la « compet ». Faire perdurer la pratique féminine est hyper important. D’ailleurs les filles qui cherchent d’autres pilotes, rejoignez-nous sur les groupes facebook : « Les filles de l’air » ou «Les filles qui volent en parapente ».
A mon sens, il est bien de varier car voler avec des pilotes différents permet aussi d’enrichir énormément notre pratique.

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Tu parles d’un gros voyage, c’était où ?

Nous sommes partis, Nicolas et moi, en Tanzanie et au Kenya. Nous avions prévu de voler, nous nous sommes trimbalés toutes les voiles (2 solos + un biplace) et n’avons jamais eu l’autorisation de voler. Malgré de nombreuses tentatives et de longues explications, on nous demandait sans cesse de l’argent avec des sommes démesurées.

Sinon en France, nous avons volé vraiment dans de nombreux endroits ensemble : Dune du Pilat, Mont Ventoux et alentours, Beaufortain, Puy de Dôme, Haute Savoie, Hautes-Alpes …

Tu as mené un combat face à l’anorexie allant même jusqu’à écrire un livre. Que t’apporte aujourd’hui l’expérience du binôme “Nicolas/parapente” dans la re-construction de ta personne ?

Cette nouvelle expérience m’a aidée à grandir et à me fortifier. Soyons honnêtes, apprendre en couple n’est pas tous les jours chose facile mais ça vaut le coup : confiance l’un en l’autre, partages, liens, compréhension de l’autre, découvertes en commun, souvenirs…

Le parapente quant à lui, a complétement changé ma vision du sport mais aussi de la vie. Je dois beaucoup à cet apprentissage qui m’aide à vaincre mon stress, qui me fait travailler sur la confiance en soi, le dépassement de soi… et qui m’a surtout permis de définitivement sortir de l’anorexie.

Il me permet aussi de découvrir différemment les paysages que j’ai déjà pu traverser en courant ou, au contraire, que je n’ai jamais pu traverser car inaccessible à pied. Je laisse enfin mes pensées s’évader ailleurs pour être totalement là dans le moment présent. C’est la définition même de la liberté !

Quels sont tes ambitions et futurs projets en parapente ?

Faire des marches et vols plus longs, sur plusieurs jours par exemple, puis commencer à pouvoir me balader plus longtemps et plus loin. J’aimerais faire des voyages parapente à l’étranger mais qui fonctionnent cette fois !

Et mes rêves… ils sont nombreux mais certains restent pour le moment bien cachés dans mon jardin secret. Pour en dévoiler quelques-uns : j’aimerais beaucoup partir faire un long voyage (ou un tour du monde) et en profiter pour refaire un peu d’humanitaire. Aller voler au Népal (quand je serai forte aha, va falloir travailler pour celui-là). Faire une traversée des plus beaux circuits marche et vol de France. Enfourcher mon vélo pour faire la nouvelle véloroute qui rallie la Norvège au Portugal. Bref, j’ai toute une liste de rêves comme ça…

Avec quel matériel voles-tu actuellement ?

Je vole pour le moment toujours avec la première voile que j’ai eue, c’est-à-dire mon Alpha 5 de chez Advance. Elle est très bien. Je peux tout faire avec. J’ai une sellette Alti rando RS 2.
Je suis en train de regarder depuis quelques temps pour passer sous une B plus light mais, cherchant d’occasion, j’ai du mal à tomber sur la perle rare avec un petit PTV. Mais je ne désespère pas, elle arrivera au bon moment !

Pratiques-tu toujours autant tes autres activités outdoor ?

Je suis en « pause courses » depuis 1 an et demi suite à l’anorexie (voir encadré en bas de page de son combat) et un accident en vélo de route. Je ne sais pas si j’y reviendrai pour le moment car c’est beaucoup de sacrifices que je n’ai plus forcément envie de faire mais je ne me ferme pas de portes. Je cours toujours mais uniquement pour le plaisir. Sinon je fais aussi du vélo de route et du VTT, de l’escalade de temps en temps, de l’alpi mais plutôt quand je vivais en Haute-Savoie. Sinon je suis toujours partante pour tester de nouvelles choses !

Quels sont tes autres loisirs en dehors du parapente ?

En dehors du parapente et du sport en général je dirais même aha ? Après avoir fait tout ça, je dois avouer qu’il ne reste plus beaucoup de temps dans ma journée surtout avec un travail. Mais j’adore la photographie et la vidéo, j’aime beaucoup lire, dessiner, jardiner, cuisiner, je joue aussi du piano, bref encore beaucoup de choses !

En savoir plus sur Charlotte Martin

Découvrez son blog martincharlotte.frFacebookInstagram

Elle a notamment publié un article pour conseiller ceux qui veulent découvrir le parapente

Commencer le parapente Tout savoir pour se lancer”

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Le livre de Charlotte Martin

Sortir des troubles du comportement alimentaire

Des mois à se battre, des mois à souffrir, des mois à avoir envie de la laisser m’emporter vers la mort. Cette maladie m’aura détruite. Elle m’aura fait devenir une inconnue de moi-même, un fantôme de la vie. Je ne savais plus que c’était de sentir les bonheurs de la vie. Je ne ressentais plus rien mis à part la douleur et l’arrêt de mon coeur. Plus rien, mis à part la mort qui tentait de me prendre chaque jour un peu plus.
L’anorexie m’a transformé en une personne que je n’étais pas. Je pouvais plus continuer. Je pouvais plus crier au secours sans réponse, sans aide..
Je me suis souvenue de celle que j’étais au plus profond de mon être. J’ai étudié l’anorexie et les troubles du comportement alimentaire, j’ai étudié les médecines traditionnelle, ayurvedique et chinoise, j’ai étudié la nutrition et la psychologie pour tenter de comprendre et guérir. J’ai passé des heures à réécrire et repenser mes rêves pour m’accrocher à quelque chose. Des heures, des mois, à essayer de me reconstruire. J’ai élaboré des plans jusqu’à trouver celui qui fonctionnait pour sortir de tout ça. C’était dur. J’ai eu souvent envie d’abandonner mais je savais que la sortie allait se présenter. J’avais raison.
Aujourd’hui, j’écris pour apporter les armes à celles et ceux qui se battent pour s’en sortir. En espérant que celles qui ont marché pour moi, marchent pour vous aussi.

Au Taj Mahal en 2018

“Je n’ai juste pas envie de me réveiller un beau matin et me rendre compte que la moitié de ma vie m’a déjà filé entre les doigts, que le temps de ma jeunesse est loin derrière moi, et que pourtant, il y a déjà un bon nombre de choses que je regrette de ne pas avoir eu le courage de faire.

Je refuse de me trimbaler un sac de phrases-non dîtes par peur, d’occasions ratées, de projets non-aboutis, de rêves brisés en mille morceaux et de regrets en tout genre. Et c’est pour cette raison que, chaque jour, je me force à me répéter que la vie est courte, fragile, incertaine, et que c’est pour cela qu’on ne peut se permettre d’en gâcher une seule seconde.

Je refuse de perdre mon temps avec des gens qui n’en valent pas la peine, je refuse d’avoir des doutes, d’être noyée sous les problèmes, de craindre le regard des autres, de trop penser au lendemain. Je veux me réveiller un jour en constatant que la moitié de ma vie est derrière moi, certes, mais que j’ai gardé en mémoire un flot de souvenirs colorés, de visages chaleureux, de rires mélodieux. Je veux sourire en y repensant, pouvoir me dire que je ne regrette rien et qu’il me reste encore un peu de temps pour accomplir d’autres choses, peut-être plus belles encore.”

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ROCK THE OUTDOOR, la culture parapente

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