Vous venez d’acheter une aile, pourquoi la tester et comment?
Commentaires sur la vidéo de Bob
Bob Pelletier est un pilote québecois. Il avoue être loin d’une structure d’encadrement (à plus de 400 km de chez lui). Il a fait ces tests (de façon autonome) dans le but d’obtenir un niveau avancé. Comme il n’y a pas d’instructeurs qualifiés dans sa région, Bob a proposé de filmer ses exercices pour l’instructeur canadien qui le suit et qui lui a expliqué ce qu’il voulait voir.
“Je n’avais jamais fait la plupart de ces manœuvres car, quand je pilote, j’essaie de garder la voile au-dessus de ma tête et d’éviter les fermetures avec du pilotage actif. J’avais mis cette vidéo pour que l’instructeur puisse voir que j’avais fait les exercices mais il m’a signalé certaines choses que j’aurais dû faire différemment. Il n’y a pas vraiment d’endroit pour faire des SIV au Québec et je n’avais ni le temps ni l’argent pour me permettre d’aller faire un stage SIV en Europe ou à l’autre bout du Canada. Ma démarche est exceptionnelle et je ne la recommande à personne”.
Les conseils de Jérôme Canaud
Question
Sur cette vidéo, Bob fait différents tests sur son aile. Je pense que c’est une bonne chose de connaître le comportement de son aile lorqu’un pilote vient de l’acquérir. La plupart des pilotes se contente de régler et tester leur accélérateur, au mieux de tester les régimes de vol. Jérôme que doit-on recommander au pilote qui souhaite tester son aile? Pourquoi le faire et comment?
Oui, il est important de tester son aile mais en faisant un programme progressif de manœuvres. Selon le niveau du pilote et de son expérience, il peut faire une série de manœuvres adaptées à ses aptitudes et d’intensité progressive. Mais attention, le contexte est important : les manœuvres doivent être déjà connues du pilote et ne sont pas à découvrir sans encadrement!
Certaines manoeuvres sont normalement abordées ou approfondies lors des stages perf et stages cross (accélérateur, régime de vol, roulis, tangage, wing, oreilles, 360, oreilles+accélérateur, oreilles+wing). D’autres sont abordées lors d’un stage de pilotage (fermeture asymétrique avec contrôle de cap, avec rotation extérieure). D’où l’intérêt de le faire en étant briefé, encadré et en milieu sécurisé (stage pilotage, Siv).
Voici un programme de manœuvres des plus simples aux plus engagées pour découvrir son aile. Ce qui est important, c’est de bien connaître la manœuvre avec les risques liés afin de choisir un contexte adapté pour les réaliser en toute sécurité : accélérateur, régime de vol, roulis, tangage, wing, oreilles, 360, oreilles+accélérateur, oreilles+wing, 360+oreilles ext …
Déconstruire les habitudes de pilotage que l’on avait avec l’ancienne aile
Il est important lors de l’acquisition d’une nouvelle aile de découvrir son comportement et de trouver le pilotage adapté. En effet, il faut, dans un premier temps, déconstruire les habitudes de pilotage que l’on avait avec l’ancienne pour s’approprier son nouveau matériel (sellette, voile,…). Il faut s’adapter à son nouveau matériel et non l’inverse. Cela prend du temps et des vols dans des conditions variées. L’objectif étant de se faire plaisir en toute sérénité.
Il faut baser sa pratique du vol libre sur un socle de connaissances théoriques et d’expériences pratiques et non pas sur des croyances.
Tester son aile en suivant un programme de pilotage va permettre au pilote d’utiliser au mieux le potentiel que lui offre sa voile (on utilise en général à peine 50% du potentiel qu’offre sa voile) et surtout de voler ensuite plus serein, moins stressé. Le stress est souvent la conséquence de croyances, de connaissances théoriques trop faibles ou encore pas de remise en question et pas au goût du jour (le parapente évolue vite).
