Fermeture près du sol : comment l’éviter et comment la gérer ?
Jérôme Canaud – Ecole Courant d’R La Réunion.
L’analyse de Jérôme Canaud
Contexte
On remarque au début de la vidéo le contexte aérologique : du vent pas trop fort (les ailes avancent correctement), aérologie plutôt turbulente dans le secteur. Au niveau topographique, atterrissage situé en fond de vallée, assez long et avec pas mal d’obstacles au vent du terrain.
Les premières ailes que l’on voit poser correctement le font plutôt en début de terrain. La voile jaune, elle, se trouve beaucoup plus en avant et plus haute donc va poser à l’extrémité au vent du terrain. Là, l’aérologie n’est pas laminaire (mouvement de voile en tangage, montée et descente).
Contrôle de la voile
Le choix du pilote de se poser là (dans ce contexte aérologique et topographique) l’oblige à être attentif et à adapter son pilotage. Ce qu’il fait très bien d’ailleurs.
Comme le pilote utilise un cocon donc il est difficile de savoir s’il est accéléré ou pas mais je ne le pense pas car cela augmenterait encore les risques de fermeture près du sol. Par contre, le pilote est actif sur son pilotage aux freins sans en faire trop non plus, c’est à dire qu’il contrôle son aile sur les axes de tangage, roulis tout en gardant son cap (face au vent).
Le placement
Son placement est, je pense, la cause de la turbulence forte qu’il subit (relief devant l’atterrissage perpendiculaire à l’axe de la vallée et de la brise). Cette turbulence provoque une très belle fermeture asymétrique à droite de pas loin de 60% de l’envergure (et de 45° dans la corde =le plus pénalisant).
La voile entame immédiatement une bascule arrière assez marquée (le pilote part vers l’avant et le haut > balançoire). Le risque à ce moment là est de “se jeter sur les freins” et de décrocher.
Le cap est très bien maintenu à la commande gauche sans excès donc il n’y a pas de surpilotage (décrochage à gauche possible) et la voile ne part pas en autorotation (à droite côté fermé). On peut dire que le pilote reste très lucide, ne panique pas, analyse bien ce qui se passe et adapte son pilotage. Je pense que le pilote a de l’expérience et se préparait à une zone d’approche mouvementée donc il a sûrement été moins surpris par la fermeture et son action a été très juste.
Ce pilote a aussi un très bon mental et une bonne analyse de la situation car son action est dosée alors qu’il est très près du sol.
Le fait que la voile se réouvre lentement permet de limiter l’abattée qui suit la bascule arrière. Donc le mouvement de tangage reste tempéré, tant mieux prés du sol !
Les conseils de Jérôme Canaud
Comment anticiper de genre d’incident et quelles pré-dispositions faut-il avoir pour pouvoir y faire face ?
Pour lire la suite, vous devez être membre.
Inscrivez-vous dès maintenant !
Cliquez ici si vous avez perdu votre mot de passe