
Passage sous le vent du relief à cause d’un noeud au frein
Après le décollage, Miguel ne se rend pas compte qu'il a un noeud sur le frein droit. Préoccupé par sa poignée gauche puis par la ligne électrique en dessous de lui apres il est vite sous le vent en fait, sa trajectoire l'amène en arrière sous le vent du relief. Il s'aperçoit plus tard de son frein bloqué et il ne peut l'enlever (panique, proximité du sol...)

L’analyse et les conseils de Jérôme Canaud
Pour éviter de vivre ce genre de mésaventure…
Le gonflage face voile doit permettre une bonne prévol, en l’occurence le libre cheminement des drisses de freins dans les poulies, les clés éventuelles, les cravates…. Après le décollage, il est toujours bon de vérifier visuellement en 3 secondes, la voile, les freins…

Les conditions sont ventées mais correctes sur ce décollage, le gonflage face voile et le retournement sont réalisés correctement. Juste après le décollage, on remarque une nette dérive à droite du vol, puis un passage sous le vent du relief avec la voile qui part systématiquement à droite (pas de cravate, ni fermeture). Il faut attendre 35 secondes pour comprendre qu’il y a un noeud sur la poulie de frein droit! Ce qui entraîne le vol vers la droite car le frein est tiré (et bloqué). Le pilote ne s’en aperçoit à priori qu’ après 2 minutes de vol. Il gère comme il peut le vol sous le vent du relief et finit sans action dans les arbres. Heureusement, pas de bobos.
Au début de la vidéo, on remarque que la commande gauche n’est pas dans la main , ni en dragonne. Le gonflage s’effectue en tenant les drisses de freins. Est ce que le pilote a été surpris de la montée rapide de la voile ou est-ce sa technique de gonflage?
En cas d’incident, définir les priorités
Ici, on voit que le pilote est absorbé par sa commande gauche qu’il n’a pas en main après le décollage et non par sa trajectoire de vol. Il pouvait déjà à ce moment là contrer cette dérive (transfert de poids, frein à gauche et regarder à gauche). Il va payer cash à cause de sa préoccupation pour la commande gauche.
– Il faut attendre 35 secondes de film pour voir qu’il y a 1 noeud sur son frein droit. Ce noeud s’est fait (avant le gonflage) autour de la poulie de frein. La temporisation en fin de gonflage a freiné la voile et le côté droit est resté freiné à cause du noeud.
– Juste après le décollage, un changement de trajectoire bizarre aurait dû alerter le pilote, trajectoire qu’il aurait pu déjà contrer à la sellette et au frein gauche. Cela lui aurait permis d’avoir du temps pour analyser la situation. Ce noeud plat peut s’enlever en utilisant les 2 mains.
– La suite du vol correspond bien à l’état d’esprit du pilote, « merde, merde… » qui ne comprend le problème au bout de 2 minutes 30 secondes. C’est un peu tard. Vu de l’extérieur, on peut se demander pourquoi, avant de poser (il survole des coins dégagés), le pilote ne freine jamais à gauche pour se remettre un peu plus face au vent et limiter les dégâts et choisir le meilleur coin pour poser.
Conclusion : un problème vu tôt peut être géré
Un problème vu tôt peut être géré. Une situation nouvelle embarrassante met le pilote dans une situation de panique qui ne lui permet pas d’analyser et d’agir au mieux (trajectoire, contre…). Il est submergé donc ne peut pas prioriser les actions à faire .(par exemple le pilote galère pour prendre son accélérateur avec le cocon, alors que freiner à gauche est suffisant au début du vol !). On peut aussi se poser des questions sur la technique de gonflage/décollage face voile, pourquoi sa commande gauche n’est pas tenue?
Attention sur les décollages ventés avec de la pente car on se retrouve vite en l’air
Attention sur les décollages ventés avec de la pente, on se retrouve vite en l’air. Donc, il est important de tout bien vérifier avant le gonflage (aérologie, prise des commandes, clés, noeuds…).
Jérôme Canaud – page Facebook Courant d’R