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Secours à cause d’un sur-pilotage après décrochage

Secours à cause d’un sur-pilotage après décrochage

Peu de temps après avoir décollé, ce pilote brésilien* se trouve en difficulté. En situation de décrochage avec son aile de compétition SOL Tork 2 avec 7 d’allongement, il tente de la rétablir pendant quelques instants. Mais près du sol, il fait le choix d’ouvrir son secours…

 

*Ce pilote nous a donné l’accord pour publier sa vidéo avec une analyse et des conseils,

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L’analyse et les conseils de Jérôme Canaud

Sur cette vidéo, on retrouve les mêmes points évoqués sur le dernier article traité (Incidents en cascade suite à un sur-pilotage après frontale)
– sur-pilotage aux commandes suite à un incident de vol,
– déséquilibre du corps dans la sellette favorisant le surpilotage,
– proximité du sol favorisant le surpilotage,
– aérologie thermique saine.

Les points sur lesquels on peut s’attarder un peu

L’adéquation niveau d’exigence de l’aile / expérience du pilote

A-t-il compris qu’il était en décrochage ?

La Torck 2 est la voile de compétition de Sol, avec 7 d’allongement. Donc cette voile demande un pilotage adapté et de l’expérience. Elle est destinée à du vol de performance (cross).
On peut déjà se poser la question du respect de l’adéquation niveau d’exigence de l’aile / expérience du pilote.
Je mets de coté l’aérologie qui me parait saine avec du thermique et peu turbulente.

Une aile perf trop freinée en entrée de thermique

On remarque dès le début de la vidéo une voile plutôt très freinée dans son ensemble, avec une position statique des mains (supposition). Le pilote a l’air impressionné par le thermique, freine beaucoup la voile et l’incline peu pour enrouler.
Ce type de voile n’accepte pas un volet de frein important sur un long moment. La voile finit par décrocher sur le côté gauche (départ en décrochage asymétrique) puis sur toute l’envergure. Le départ est assez lent car la voile est freinée dans son ensemble. Il y a très peu de bascule arrière (dû au départ en décrochage à vitesse très lente) car c’est plutôt l’aérologie (thermique) qui finit par faire décrocher une voile beaucoup trop lente (les commandes s’enfoncent peu).

Dés le début du décrochage, le pilote est déséquilibré (on voit ses pieds de temps en temps) et il se bat avec sa voile. On remarque que la voile est souvent en « marche arrière » et plutôt stable sur cette phase hors du domaine de vol, avec peu de mouvements de tangage (elle est au dessus du pilote). On remarque que le pilote se bat avec les commandes et entretient le décrochage avec peu de commandes.
Le pilote a t-il analysé qu’il était en décrochage? A-t-il déjà vécu un décrochage? Sait-il en sortir?

La proximité du sol favorise le sur-pilotage

La proximité du sol favorise le sur-pilotage car le pilote a envie de sortir vite de cet incident donc ne laisse pas la voile revoler (reprendre de la vitesse). Dans un deuxième temps, il décide de tirer son secours (on voit la commande droite libérée) coté main droite. Ce qui est intéressant, c’est que dès que la commande est lâchée, la voile peut enfin revoler, mais c’est trop tard les arbres sont là. Le secours commence à peine son déploiement, on voit la voile qui passe devant.

Conclusion

– Attention au décalage entre le niveau d’exigence de la voile et le niveau réel actuel du pilote.
– Voler avec des voiles de compétition demande au minimum d’être capable de sortir du domaine de vol (stage SIV) , d’avoir quelques connaissances sur les incidents de vol possibles et leurs gestion. Ici l’incident de vol (décrochage/marche arrière) est peu violent, facilement identifiable, laisser revoler la voile en remontant les mains jusqu’en haut est la base.

– Attention au réglage de la sellette (réglage lombaire) pour éviter les gros déséquilibres.
– La proximité du sol entraîne des actions de sur-pilotage systématiques.
Il est toujours bon de se remettre à niveau ou de connaître son niveau réel du moment. Etre capable de voler avec une aile de compétition n’est pas acquis indéfiniment et n’est pas inné non plus.

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