Premières impressions de Frédéric sur la WAY Ruby (EN B+)

Premières impressions de Frédéric sur la WAY Ruby (EN B+)

Accessibilité-facilité-sécurité et un niveau de performance tout à fait convaincant

Cyrille Marck, le créateur de Way Gliders, a fait le plaisir de prêter une WAY Ruby à Fred qui s’est proposé de nous faire part de ses impressions.

“La WAY Ruby est une aile de cross légère disponible en ligne à un tarif très intéressant (avantage de la vente directe). Mais peut-on acheter une aile sans conseil et sans l’essayer ?Mon essai visera modestement à aider les pilotes qui voudraient faire l’acquisition de la WAY Ruby : j’essaierai d’être le plus objectif et transparent possible, pour éviter les mauvaises surprises. En plus, je revendique mon statut de pilote lambda, et j’y tiens !”

Ensemble très light avec la sellette Strike,
moins de 8 kg dans le Fast Pack.

5 kg en dessous du PTV max

WAY Ruby, machine de cross anti bling-bling

Légèreté et conception classique

Grâce au tissu Porcher 27, aux élévateurs et aux maillons en Dyneema, le poids est parfaitement maîtrisé (3,5 kg pour la 23). La compacité de l’aile pliée est remarquable et elle se glisse idéalement dans une sellette réversible. L’allongement à plat de 5,7 est cohérent avec la catégorie B. Notons un Shark Nose avec des joncs croisés en Nitinol (cf. fiche technique pour l’ensemble des spécifications).

Mise en œuvre simplissime

Je passe sur la préparation, très facile : le suspentage dégainé reste fluide, et les avants sont bien repérés. Les poignées légères ont leur partie inférieure rigidifiée pour une meilleure préhension (mais je rajouterai néanmoins une barrette de pilotage).

La levée de la Way Ruby s’effectue sans point dur et la stabilisation intervient naturellement. Je perçois tout de suite une réelle absence d’inertie pendant cette phase de gonflage de vérification (il s’agit d’une aile neuve).

En vol avec la Way Ruby

5 kg en dessous du PTV max

Ce jeudi 27 août, les conditions semblent excellentes pour tenter un bocal élargi depuis le Treh*, avec un camarade à la cool qui m’a fait une description circonstanciée de l’émagramme du jour (lambda, mais affûté).

Avant de voler, il faut décoller. Malgré une course d’élan plutôt chaotique, la prise en charge intervient après quelques foulées, de manière très linéaire.

Il y a du monde en l’air à l’abord de la crête de droite, et je m’emploie à entrer dans la zone ascendante pour en sortir immédiatement, éjecté par un biplaceur en plein rush. La WAY Ruby ne roule pas, manœuvre précisément, les quelques mouvements de tangage en sortie de thermique doivent être contenus.

J’arrive enfin à noyauter à l’écart de la grappe, tout en sachant que ma tranquilité sera de courte durée. Je constate une certaine fermeté rassurante aux commandes que beaucoup de pilotes apprécieront. En même temps, le virage se coordonne parfaitement et je suis la dérive du thermique en ovalisant avec la commande extérieure, l’accompagnement à la sellette n’est pas une obligation, l’aile virant bien à plat dans un rayon réduit.

En arrivant au plafond, le Sud-Ouest se renforce et j’essuie deux fermetures, la première, un bout d’aile insignifiant, la seconde un quart de l’envergure. La WAY Ruby ne bouge pas, garde son cap, et réouvre avant même de nécessiter une correction : la confiance règne !

Il s’agit d’une aile sûre et assez facile, amortie et sécurisante pour sa catégorie, parfaite pour voler loin en restant serein.

* Site phare du Grand Est : historique, germanophile, multiculturel, double ou triple orientation (Ouest, Sud, voire Nord pour ceux qui savent, record de 193 km en triangle FAI).

Petit cross

2035 m en QNH à l’aplomb de la crête de gauche, je me sens de traverser la vallée pour me refaire en face, à la tête de Fellering ou aux antennes. J’accélère au premier barreau et la WAY Ruby va son petit bonhomme de chemin. Pas un gun, mais ça trace, et l’accélérateur tendance smooth me pousse à clutcher le second barreau (je lis sur FlySkyHy les données du XC-Tracer : 42 km/h avec 8-9 km/h de vent de face, le taux de chute ne s’effondre pas et reste autour de – 1,8 m/s).

Tout ça nous concocte une transition très acceptable et j’arrive heureusement assez haut sur la pompe des antennes, anémique et bien inclinée sous un ciel chargé.

Je travaille patiemment ce thermique à éclipses, tout en voyant mon acoolyte, qui m’a précédé, repartir trop bas pour rejoindre le décollage du Treh. La WAY Ruby est excellente dans ces petites conditions et j’optimise très correctement pour me hisser enfin à 1966 m sur les avant-reliefs du Gustiberg ; la rejointe du Treh est une formalité. Avec le renforcement de l’Ouest dans le dos, j’atteindrai 54 km/h en vitesse sol bras hauts.

Je pose en arrière du déco, après des 360 et wings pas trop engagés, mais avec déjà -5-6m/s, et une finale très équilibrée face aux rentrées de Nord-Ouest qui s’accélèrent (l’atterro au sommet du Treh peut-être quelquefois assez problématique).

Pour conclure

À mon sens, la WAY Ruby peut compter sur deux points forts qui combleront le pilote en progression visant des vols de distance : le triplet accessibilité-facilité-sécurité et un niveau de performance qui semble tout à fait convaincant (excellent taux de chute, agilité, finesse appréciable).

La vitesse en transition pourrait sembler insuffisante mais elle correspond largement aux standards de la catégorie.

La fermeté des commandes et son augmentation aux alentours du point de décrochage, loin d’être un défaut, est au contraire un atout en matière de sécurité, notamment pour prévenir les actions de surpilotage.

Le moment est venu de vous livrer le fond de ma pensée : si c’est bien la première fois qu’on peut crosser pas cher, pourquoi donc s’en priver (2 650 €) ?

Fred Dradua

A propos de Fred

Fred, a appris à voler à Annecy en 1990 chez Pierre Bouilloux, avec Damien Bertrand et Laurent Souphanor. Il a poursuivi ensuite sa formation chez Philippe Marck. Habitant en Alsace, il vole très souvent dans les Vosges, mais aussi en Haute-Savoie. Il devrait maintenant être à la retraite, mais il continue à travailler à l’école de management de Strasbourg.

Rêvant de voler depuis l’enfance, j’ai tenté plusieurs fois de me libérer de la pesanteur : construction d’ailes en carton pour décoller d’un toboggan double vague dans le square en bas de chez moi, saut en profondeur sur des bottes de paille dans la grange du voisin, éjection parabolique de la balançoire familiale en costume d’homme volant, cross audacieux entre deux trampolines…

Je suis passionné par tout ce qui vole et mes animaux fétiches m’ont fait patienter jusqu’à mon heureuse rencontre avec l’univers parapentesque (j’avais fait un peu de planeur antérieurement) : accipiter gentilis (le speed flyer), aeromys tephromelas (le wingsuiter), diomedea exulans, (le planeur absolu).

horizontal break

Caractéristiques de la WAY Ruby

Ruby 23 25 27
Alvéoles nombre 57 57 57 57
fermées 12 12 12 12
caissons 21 21 21 21
surface à plat m2 21 23 24,5 26,5
envergure m 10,94 11,45 11,82 12,29
allongement 5,70 5,70 5,70 5,70
surf. projetée m2 17,83 19,53 20,75 22,44
envergure m 8,72 9,13 9,42 9,80
allongement 4,26 4,26 4,26 4,26
aplatissement % 15 15 15 15
corde maximum m 2,33 2,44 2,52 2,62
minimum m 0,54 0,56 0,58 0,61
moyenne m 1,92 2,01 2,07 2,16
suspentes métrage total m 220 230 238 247
hauteur m 6,67 6,98 7,21 7,49
nombre 165 165 165 165
principales 2/1+1/3 2/1+1/3 2/1+1/3 2/1+1/3
élévateurs nombre 3 A/B’+B/C A/B’+B/C A/B’+B/C A/B’+B/C
afficheurs non non non non
accélérateur mm 120 120 120 120
PTV minimum kg 55 65 80 95
maximum kg 75 85 100 115
Poids de l’aile kg 3,3 3,5 3,7 3,9
Homologation EN/LTF B+ B+ B+ B+
horizontal break

ROCK THE OUTDOOR, la culture parapente

Laisser un commentaire