Test de la voile AIR DESIGN Rise 3 par Nicolas Garcin (EN B)

Test de la voile AIR DESIGN Rise 3 par Nicolas Garcin (EN B)

AIR DESIGN a sorti dernièrement sa nouvelle version de la RISE. Une aile qui surprend tous les pilotes qui ont eu la chance de l’essayer. Située en haut de catégorie EN B, elle affiche selon eux des performances étonnantes avec un virage exceptionnel. Il y a pas mal de retours de pilotes qui la préfèrent tout en haut de la fourchette (plus de vitesse, de tension dans l’aile, plus joueuse encore).

Ce modèle bénéficie des dernières innovations développées par la marque : winglets et petits trous (vortex holes) en bout d’ailes. Selon le constructeur, ces winglets combinés avec le système « Vortex Holes » permettent à la RISE 3 d’atteindre des vitesses élevées tout en conservant une très grande stabilité en tangage et en roulis et ceci même en air turbulent.

Si jusqu’à présent, cette marque est un peu “oubliée” des testeurs de magazines français, ce n’est pas le cas du magazine ROCK THE OUTDOOR qui croit beaucoup à son succès sur le teritoire français. Nous avons donc demandé à notre testeur Nicolas GARCIN de l’essayer pour vérifier si les performances qu’on lui donne sont bien réelles et pour apprécier notamment sa stabilité et son très bon rendement en virage grâce à ses “winglets à petits trous”. Lorsque je lui ai demandé de me la restituer, il a eu du mal à s’en séparer…

Modèle essayé : taille M (85-105kg) –  PTV : 97 Kg – sellette ; SUPAIR Access Back (standard pour faire les essais avec ancrage à 40 cm, ventrale dessérée à fond)

Winglet et vortex holes en bout d’aile

Avant propos : la course poursuite à la performance dans la catégorie EN B

Dans le segment des ailes intermédiaires « EN B », chaque constructeur se lance dans une course poursuite à la performance tentant le meilleur compromis entre performance, stabilité/sécurité, en conservant cette catégorie d’homologation, digne des ailes correspondant à une sécurité passive et encore de grandes tolérances lors de la sortie du domaine de vol. Je vous invite à lire un article traitant de ce nouveau phénomène en cliquant sur le lien à droite et un autre de Jérôme Canaud apportant des conseils pour essayer et choisir une aile.

En attendant que les choses changent « officiellement », je me devais de faire cette piqûre de rappel avant de poursuivre ce billet d’essai de cette RISE 3 avec laquelle la firme autrichienne n’est pas en reste. Même si cette dernière n’annonce clairement aucune différence entre les 2 modèles proposés en B (entre la Vita et la Rise), j’ai trouvé une machine surprenante, simple et avec des performances exceptionnelles pour cette catégorie. Il y a un réel effort de conception, doublé d’une très haute finition.

Test AIR DESIGN Rise 3 par Nicolas

Vidéo réalisée par Nicolas Garcin pour présenter la Rise 3 – C’est la première faite à partir de quelques images prises ça et là. Sur les prochaines vidéos, le test sera en live avec beaucoup plus d’informations seront à découvrir !

Premier coup d’oeil

Shark-nose, joncs incurvés en bord d’attaque posés sur des renforts mylarisés, suspentes dégainées Edelrid Kevlar. La combinaison des tissus Dominiko en extrados et Skytex 27 (Classic II, double enduction).  en intrados confèrent à l’ensemble un poids plus que raisonnable de 4.2 Kg pour la taille M à l’essai. Une innovation avec les stabilos wing-type winglet et vortex « holes » dont nous reparlerons plus tard. Le design est soft, plutôt cool, avec logo AD sérigraphié d’un côté et symbole RISE 3 de l’autre en intrados.
Côté accastillage, on est très bien : les élévateurs de 15 mm accueillent de larges poignées de commande ultra confort, estampillées de la marque, « c » bridge pour les positions accélérées. Seul bémol : encore des poulies riley pour les commandes de freins et d’accélérateur, ce qui n’est plus trop dans l’air du temps, tout comme les pressions de poignées qui semblent un peu rigides.

* Il paraît selon AIR DESIGN que beaucoup de constructeurs reviennent aux poulies riley.  Les anneaux ont montré leurs limites (abrasion importante en milieu poussiéreux ou sableux). C’est donc un choix délibéré de la marque sur les ailes ultralight.

Vortex holes

Gonflage

Une aile joueuse et obéissante
Malgré un 5.95 d’allongement, et une voûte raisonnable, elle monte franchement, sans shoot et les corrections dissymétriques sont très abordables, y compris par vent léger travers, voire travers. Pas de « crabage » intempestif, l’action aux commandes peut être ample. La prise en charge n’est pas ultra rapide, mais s’effectue de manière progressive et rassurante. Dès les premiers pas de course, l’impression de performance et de vitesse est belle et bien là, à la réception du sentiment de « mordant » qui caractérise ces générations d’ailes. On sent bien deux parties distinctes dans chaque commande qui obéissent au doigt… et à l’œil. En ayant pris le temps de m’amuser un peu sur le décollage de Aspres, elle ne se contentera pas de pilotes « moyens » en manipulation au gonflage. C’est une aile très précise qui se place là où on lui demande et qui ne pardonnera pas de sur-pilotage, y compris au sol. Un vrai plaisir pour les pilotes expérimentés. Une aile joueuse et obéissante !!

En l’air

C’est un réel plaisir en l’air, attrapant tout ce qui passe
Les conditions automnales exceptionnelles de cette année m’ont permis de voler dans tous types de conditions : dynamique, petit thermique turbulents… Et vol thermique lors de notre stage itinérant en Corse. Dans toutes ces conditions, c’est une aile sage et prévenante. Elle m’a surpris avec des performances quasi exceptionnelles pour cette catégorie d’aile. Sans prendre de mesures, j’ai constaté une nette différence par rapport à mes repères habituels. L’action à la commande est douce et précise. L’effort reste le même, y compris en fin de débattement, ce qui n’est pas trop « prévenant », mais le pilote obtient tout ce qu’il veut bien avant les phases de basses vitesses et ne pourra jamais être tenté par un freinage trop bas !

En volant dans des conditions de vent très fort, j’ai noté une vitesse très, très correcte accélérée, et des performances quasi identiques, voire supérieure, entre 1/3 d’accélération. En conditions turbulentes, c’est autre chose. L’aile transmet tout, ce qui permet au pilote d’anticiper largement. C’est un réel plaisir en l’air, avec un taux de chute permettant d’attraper tout ce qui passe, et une mise en virage rapide très agréable pour le zérotage.

Virages et thermique

Le virage, tout simplement exceptionnel
La combinaison des stabilos winglet, vortex holes, architecture interne, et freinage… donne à l’ensemble une vraie machine de thermique. Les transmissions d’ascendances sont immédiates et intuitives. L’action sellette, de par l’allongement important n’est pas flagrant. La combinaison commande/sellette est parfaite. L’aile est inclinée « à la guise du pilote », suivant la puissance de l’ascendance, avec une très faible dégradation du taux de chute, dû à une efficacité de lacet induit parfait. Une sorte de virage à plat à court rayon est donc parfaitement possible ! J’ai ressenti une perception étrange et agréable de découvrir différents domaines de vols en fonction de son inclinaison. C’est ludique et joueur. Dans la grappe, elle sort vite au-dessus du lot, signe de bonne performance, mais surtout de rentabilité en virage. En conditions turbulentes, on sera tenu de conserver un pilotage « actif », compte tenu de la morphologie de l’aile. Attention au sur-pilotage, elle aura du mal à pardonner, comme toutes les B+ d’ailleurs. En parlant de morphologie, on remarquera rapidement l’architecture de ces fameux stabiilos…qui « remontent » en fonction du freinage que l’on met, et qui construisent des winglets surprenants au premier coup d’œil, mais apparemment très efficaces.

Une aile sensible, tout en finesse avec une méga-rentabilité
Toujours en conditions thermiques fortes, c’est une aile sensible, tout en finesse, dont il faudra doser le freinage au micron près pour un plaisir parfait. Tout s’entend dans les deux commandes, et avec l’habitude, on éprouve un vrai plaisir à se sortir des crêtes avec une méga-rentabilité ! Attention dans les turbulences aérologiques, elle bouge beaucoup, et la laisser voler n’est pas la solution. Dans des portions vraiment sous le vent d’un relief ou d’un thermique, on adoptera plutôt un pilotage vraiment actif, comme sous une C, même si la marge de sécurité est grande.
Mais quel plaisir ! C’est une machine qui va ravir les pilotes avec un bon niveau de pilotage qui veulent progresser en thermique et/ou en cross, avec un produit évolutif. Elle pourra les accompagner, je pense, longtemps dans leur progression avant de passer sous une C ou plus ! Je la perçois vraiment comme une machine de transition et d’entraînement plaisir pour évoluer sereinement.

Atterrissage

Peu sensible au gradient, elle est précise et fluide, s’incline, pose dans un mouchoir de poche. L’arrondi est un peu « mollasson » si la finale est courte sur des vitesses basses. En lui donnant un peu de flare, les choses changent radicalement et l’arrondi devient « géant ».

Conclusion

Une aile réservée à des pilotes qui ont fait le tour de leur “B” et qui veulent une machine récente, encore plus évolutive. On perçoit les qualités et ressentis d’une aile très perf, sans en avoir les inconvénients. Avec cette aile, AIR DESIGN a visiblement réussi à obtenir un cran d’avance, sur le rapport rentabilité/confort de pilotage. Une bécane à suivre qui, je pense, va pouvoir faire des grandes choses cette saison. Je pense également aux pilotes qui volent sous des C anciennes générations, qui seront là ravies de voir l’apparition de ce genre de machines, car combinées à leurs expériences de vol, cela pourrait montrer un mélange détonnant !
C’est une aile qui demande tout de même pas mal de précision, chose somme toute normale pour des performances élevées. Sacré concurrente en tout cas de toutes les autres “B+” présentes sur le marché actuel, elle mérite un essai, voire plus si affinités !!

Enfin, au niveau prix (3850 €), elle se place dans le même créneau que la concurrence, ce qui, pour une technologie de construction remarquable sera appréciable.

Nicolas Garcin – Ecole Full Blue Sky à Laragne (Hautes Alpes)

A découvrir aussi l’essai comparatif de Ziad Bassil

Découvrez les ailes qui ont servies aux tests qui sont en vente à très bon prix à la boutique ROCK THE OUTDOOR

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Données techniques

TAILLE XXS XS S M L
SURFACE A PLAT (m²) 18,77 21,34 23,83 25,91 28,09
SURFACE PROJETEE (m²) 15,91 18,10 20,21 21,98 23,82
ENVERGURE A PLAT (m) 10,57 11,27 11,91 12,42 12,93
ENVERGURE PROJETEE (m) 8,51 9,07 9,59 10,00 10,41
ALLONGEMENT A PLAT 5,95 5,95 5,95 5,95 5,95
ALLONGEMENT PROJETE 4,55 4,55 4,55 4,55 4,55
CELLULES 49 49 49 49 49
LONGUEUR SUSPENTES 224 238 252 263 274
NOMBRE DE SUSPENTES 188 188 188 188 188
DIAMETRE SUSPENTES (mm) 0,7/0,8/0,9/1,1/1,3/1,5
POIDS (kg)* 3,07 3,49 3,9 4,24 4,60
V-TRIM/V-MAX (km/h) 38/55 38/55 38/55 38/55 38/55
Catégorie EN/LTF B B B B B
PTV (kg) 50-65-75 60-78 72-92 85-105 100-125
Matériaux
Extrados: DOMINICO – DOKDO-20DMF(WR) Suspentes Hautes: EDELRID 8000/U-070, 090
Intrados: Porcher Skytex 27 classic II Suspentes Intermédiaires: EDELRID 8000/U-130, 190
Cloisons: MJ32 Suspentes Basses: EDELRID 8000/U-190, 230, 280
Elévateurs: Liros 13mm Aramid/Polyester Maillons: 4,3mm JOO-TECH/Korea

ou AirDesing Softlinks/Liros DC300

 

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– petit sac pour élévateurs
Sac de portage AD (Taille M)
Dossier AIR DESIGN avec manuel (sur clé USB)
– kit de réparation et autocollants AirDesign

Prix public

2017 : 3850 €

Pour en savoir plus

site AIR DESIGN

ROCK THE OUTDOOR, la culture parapente

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