Test de la voile ADVANCE Iota 2 par Pierre Le Gall

Test de la voile ADVANCE Iota 2 par Pierre Le Gall

Plusieurs tests de la Iota 2 ont déjà été réalisés par des testeurs professionnels. Tous sont unanimes, la situant parmi les meilleures voiles de la catégorie EN B.  L’ayant moi-même essayée 2 jours à Laragne (Haute Alpes) début Août en conditions thermiques, j’ai été bluffée, certes par ses performances extraordinaires, mais surtout par ses qualités de navigation, de sécurité et de confort. En effet, dans une masse d’air plutôt tonique et hachée pendant ces 2 jours, j’ai toujours réussi à exploiter tout ce qu’elle me signalait, ajustant le virage pour retrouver le noyau le plus performant sans être secoué outre mesure ! C’est, je pense, ce que de nombreux pilotes recherchent dans une voile EN B+ : des perfs, de l’info mais un comportement sain pour ne pas trop dégrader le capital mental !

Pierre, mon testeur régional volant avec une Sigma 9, étant sur le point de se procurer une Sigma 10, j’ai insisté pour qu’il essaie la Iota 2 avant de prendre une décision. Il l’a testée sur une dizaine de vols en bord de mer et plaine. Découvrez à la fin de l’article quel a été son choix et pourquoi.

Pierre Le Gall

Test de la voile ADVANCE Iota 2 par Pierre Le Gall

Description de la voile Advance Iota 2

J’ai eu le plaisir de tester la voile ADVANCE Iota 2 en taille 23 (23,7m² à plat). Avec ses winglets caractéristiques, c’est une belle voile, de fabrication générale très soignée, de grande qualité, fidèle à la réputation de la marque. Elle est classée en haut de la catégorie EN B, avec un allongement à plat de 5,6. Le bord d’attaque est bien rigidifié par des joncs (technologie shark-nose) sur toute sa longueur. Des joncs courts sont également présents en extrados, au niveau des C, pour une meilleure tenue du profil (ce qui nécessite une petite précaution supplémentaire au pliage). Le suspentage est entièrement dégainé (sauf au niveau des boucles de liaison aux élévateurs) mais le démêlage est vraiment très aisé. Les élévateurs et les commandes sont de belle facture, au top de l’efficacité et de la qualité. Les poignées sont confortables, avec fixation par aimants particulièrement bien étudiées. Les drisses de frein coulissent dans des poulies (à mon sens préférables aux anneaux “low friction”, pour avoir expérimenté les deux).

A noter de petites poignées pour le pilotage aux arrières (ligne C), ce qui n’est pas courant pour cette catégorie de voile. De plus, une petite tresse relie les élévateurs A, B et C par mouflage simple, en coulissant dans un anneau fixé aux B. Ce dispositif permet, lorsqu’on actionne les poignées des C, d’optimiser la déformation du profil sur la corde, pour plus de performance.

Maniement au sol

Gonflage

C’est un de ses nombreux points forts, la Iota 2 se gonfle avec une étonnante facilité. Pas de shoot, elle monte de façon progressive et sûre, sans tendance particulière à dépasser.

Comportement dans le vent

Elle a une excellente pénétration dans la masse d’air. On ne se fait pas arracher. Une fois au-dessus de la tête, elle reste en bonne forme et ne clignote pas. Que ce soit par vent faible, fort, ou turbulent, elle se contrôle très facilement au sol. Le profil est plutôt solide et bien tendu.

Commandes

Les commandes sont légèrement fermes avec une course dans la moyenne. Réactivité et précision se ressentent dès le début du débattement.

Décollage

Prise en charge

J’ai testé cette Iota 2 (70-88kg) au PTV de 84 kg, dans des conditions très variées. La prise en charge est excellente et sans brutalité. On se sent tout de suite en confiance.

En vol

Commandes

Les commandes sont assez fermes mais sans excès. La course est relativement grande, correspondant bien aux critères de la catégorie EN B, mais elle se pilote déjà très bien sur le début du débattement. Le pilotage aux C est performant grâce aux petites poignées dédiées et au dispositif associé décrit précédemment.

L’accélérateur (distinguant deux paliers) est également très efficace. Le premier palier permet de gagner pas mal de km/h en dégradant très peu la finesse. A fond de barreau, elle pénètre la masse d’air à volonté. A noter que déjà bras hauts, je l’ai trouvée particulièrement rapide (certainement la plus rapide que j’ai pu essayer dans cette catégorie…).

Roulis, tangage

La Iota 2 est plutôt bien amortie en roulis et en tangage. Elle est rassurante à tous points de vue. On a le sentiment d’un profil solide. On peut envoyer des wings à sa guise sans inquiétude.

Maniabilité

Le comportement de cette Iota 2 est représentatif d’une voile B+. La maniabilité est très correcte. Elle réagit avec douceur et précision dès les premiers centimètres de commandes et la qualité de virage est exceptionnelle. Toutefois, pour virer serré, il faut bien enfoncer la commande et, compte tenu de sa relative fermeté, on peut trouver le pilotage un peu physique à la longue. En outre, en pilotage actif, pour enrouler les bulles ou en virages très serrés, j’ai souvent éprouvé le besoin de faire des petits tours de frein. Cependant, le pilotage sellette fonctionne plutôt bien. Une action dosée à la commande, combinée à une inclinaison sellette adéquate, induira un virage incisif tout en restant suffisamment à plat si on le souhaite.

Basses vitesses

Elle possède également une très bonne aptitude aux basses vitesses. On se sent en sécurité avec cette aile, y compris pour des éventuelles reposes difficiles au sommet. La longueur et la fermeté des commandes rendent notamment le point de décrochage très difficile à atteindre.

Plané

Le plané est redoutable, sûrement un des meilleurs de sa catégorie, avec une vitesse étonnante et beaucoup de confort, que ce soit bras haut ou en mode accéléré.

En thermique

Lors de ma première session avec cette Iota 2, elle se montre à son aise dans des conditions thermodynamiques avec vent fort et haché. Elle encaisse sereinement les turbulences et les rafales. Je peux profiter pleinement de mon vol, alors que d’autres pilotes écourtent le leur, ou y renoncent carrément.

Dans les thermiques, elle est très performante avec, en même temps, un vrai confort de pilotage. Elle est assez compacte et filtre la masse d’air. La sensation de glisse est agréable. Elle a une capacité à mordre dans le thermique et à centrer efficacement son noyau. Le rendement en virage est excellent. De plus, on ressent une bonne flottabilité dans les transitions et les cheminements.

Par ailleurs, comme toutes les voiles, cette Iota 2 peut fermer. Dans des phases de vols un peu engagées, par conditions fortes, j’ai vécu quelques fermetures plus ou moins importantes. Cependant, la voile se réouvre tout en douceur, sans action de ma part et sans dévier de sa trajectoire (excepté pour une très grosse fermeture pour laquelle j’ai dû temporiser le shoot asymétrique qui a suivi).

Pour ma seule occasion avec elle, dans des conditions réellement thermiques,  bingo, je réussis un de mes plus beaux vols type cross de plaine.

Descentes rapides

J’ai uniquement testé les oreilles, qui flappent un peu, et les B3, que j’ai trouvé assez physiques à maintenir. Les oreilles plus l’accélérateur donnent une vitesse de descente déjà intéressante.

Conclusion

C’est une aile intermédiaire, alliant performance, facilité et confort. Sa prise en main est simple et intuitive. A bien des égards, elle me fait penser à la “Air Design Rise 3” que j’ai essayée dernièrement. Cette Iota 2 est à l’aise aussi bien par conditions faibles, fortes ou turbulentes. Elle est particulièrement douée pour le cross, avec des performances dignes de voiles EN C, mais avec moins de stress pour le pilote. Elle peut se montrer également joueuse si on la sollicite.

J’ai volé avec cette Iota 2 dans des conditions très variées et à chaque fois le plaisir et la performance étaient au rendez-vous. Elle fera forcément le bonheur de tous les pilotes ayant déjà un niveau minimum et qui souhaitent réaliser de beaux cross sans pour autant se mettre sous une aile trop réactive.

Iota 2 ou Sigma 10 ?

Pierre a finalement opté pour la Sigma 10 : ” J’ai choisi la Sigma 10 principalement à cause de la réactivité aux commandes. Sur la Iota 2, je les ai ressenties plus longues, un peu plus fermes et moins réactives que sur la Sigma qui elle, est plus vive, avec une réponse rapide sur un plus petit débattement et avec moins d’effort. Pour avoir cette réponse avec la Iota, il faut enfoncer bien plus les commandes qui par ailleurs, gagnent en progressivité. Je pense que c’est aussi ce qu’on attend d’une voile de la catégorie EN B…
Le fait que je volais jusque là en Sigma 9 y est sûrement aussi pour quelque-chose dans ce ressenti et ce choix. 
Sinon, je n’ai pas encore beaucoup volé avec la Sigma 10, mais je crois que question performances, il n’y a pas grandes différences avec la Iota 2″.

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