Savez-vous vraiment bien décoller avant de choisir une voile EN B+ ?
Photo ci-dessus : Alan Le Berre
Nicolas Garcin – Ecole Full Blue Sky
Faire vite, vite, vite pour se dégager du stress que le moment du décollage procure
Articles conseils sur le gonflage et décollage
Le parapente est l’aéronef le plus petit, le plus léger, le plus ludique et le plus « fou » des engins volants. Le décollage en parapente est « normalement » un des plus faciles de tous les aéronefs… Je dis normalement, car il suffit quelquefois de passer 15 minutes sur un décollage pour renier cette idée. En effet, je constate amèrement, que bon nombre de pilotes, y compris volant sous une voile B+ (ou C), ne savent pas décoller. Du moins, au lieu de rendre à cet instant la magie qu’il contient lorsque nos pieds quittent le sol, beaucoup font vite, vite, vite… pour se dégager certainement du stress que ce moment contient…
C’est pourquoi j’aimerais apporter quelques conseils, pour toutes celles et ceux que le stress gagne au décollage et même pour tout le monde en fait quel que soit son niveau.Tout le monde, du plus petit au plus grand, ne décolle pas forcément bien car il y a toujours des détails à améliorer.
Ceux qui pensent ne pas avoir besoin de s’entraîner au gonflage, de refaire de la pente-école, de la manipulation au sol, de travail de perception du vent, et ce, régulièrement, n’ont rien à faire dans notre activité car ils ont une attitude irresponsable et un comportement accidentogène !
Quelques conseils pour améliorer votre maîtrise du décollage
1 – Travaillez au sol
Travaillez au sol dès que vous le pouvez. Vraiment, j’insiste. Vous serez moins stressé dans de nombreuses conditions au décollage.
2 – Pas de précipitation. Gonflez, temporisez, ne décollez qu’au bon moment
Continuez de faire de ce moment du décollage un moment magique. En parapente, on a la chance de pouvoir prendre la décision de décoller ou non, que ce soit d’ailleurs avec l’aile encore dans le sac ou si on a raté un gonflage. Beaucoup se précipitent pour s’envoyer en l’air alors qu’ils auraient pu s’arrêter avant… Gonflez, temporisez, ne décollez qu’au bon moment. Je sais bien qu’on préfère aller voler quand c’est bon, mais parfois on ne devrait pas !!!
Un décollage raté risque de rester dans votre esprit et perturber le reste de votre vol alors choisissez vos vols ! Et préférez une bonne séance de gonflage en pente-école au lieu d’un vol de 10 minutes. Cela s’appelle la rentabilité du temps que vous mettez dans votre loisir.
3 – Même si vous optez pour une voile B+, n’hésitez pas à retourner en école !
Aïe, aïe, aïe, l’orgueil peut en prendre un coup, mais pourquoi ne pas retourner un peu en école ? Fixez-vous des objectifs purement « décollage » avec votre moniteur : vent nul, vent fort, face voile… Franchement, ça peut vous aider… ou groupez-vous par membres de votre club pour obtenir des aides. Quelquefois, la Fédé appuie ce genre d’initiatives. L’idéal est de trouver une pente école qui permet de décoller un peu pour bien bosser, travailler ses défauts en se faisant aider avec des conseils prodigués par une personne experte.
« Pour choisir une voile B+, la maîtrise du décollage n’est pas une priorité… » – Faux
En travaillant la manipulation au sol, vous parviendrez à profiter de tous les bons moments d’un vol, y compris celui du décollage qui en fait partie…
Bref, il y a plein d’autres conseils à donner… mais voilà où je voulais vraiment en venir. Aujourd’hui, les voiles EN B+ ont de plus en plus un profil, un suspentage, une voûte et un allongement qui se rapprochent de leurs grandes sœurs taillées pour la course.
Même si les fabricants font d’année en année d’énormes progrès, il y a des choses inéluctables qu’on ne pourra pas vraiment changer : plus allongées, les voiles EN B+ sont plus vives et plus sensibles, même au gonflage et au décollage. Les priorités des fabricants restent le confort en vol, la tenue en turbulences et leurs cahiers des charges sont établis sur ces points.
Si vous êtes bon en vol, et moyen au décollage, vous ne vous en sortirez pas avec une voile B+
A moins d’y travailler. De plus, elles sont de plus en plus fragiles pour obtenir toutes ces performances (tissus light, suspentes dégainées…). En effet, avec le nombre d’essais que je réalise, je constate que les ailes EN B+ ont toutes ce point commun d’un décollage non pas délicat mais minutieux y compris dans leurs manipulations. Il faut posséder une bonne technique, ne serait-ce que pour ne pas abîmer son aile (frottement du tissu au sol, suspentes coincées…). Et c’est en vous entraînant que vous arriverez à profiter de tous les bons moments d’un vol, y compris celui du décollage qui en fait partie…
Il n’existe aucune aile qui présente de réelles difficultés au décollage dans cette catégorie, mais toutes ont leurs petites particularités plus ou moins exigeantes.
Un bon et long vol no stress commence par un bon décollage !
Nicolas Garcin – Ecole Full Blue Sky
Prenez le temps de gonfler au déco pour analyser la masse d’air
Servez-vous de votre aile comme d’un capteur d’analyse de la masse d’air
Vous avez observé les prévisions la veille. Vous avez regardé le ciel avant de vous décider. Vous avez pris soin d’observer la nature en rejoignant le déco, à regarder les autres pilotes déjà en l’air. Vous prenez le temps de vous préparer en restant attentif à l’évolution des conditions. Mais vous vous posez encore des questions car ce n’est qu’une fois en l’air que vous aurez la vraie mesure des conditions. Seront-elles adaptées à mon niveau ou à mes exigences de vol du jour ?
Il vous reste encore une étape pour connaître un peu mieux la qualité de la masse d’air juste avant de vous élancer : le “gonflage d’analyse de la masse d’air”, l’étape ultime avant le décollage, celle qui vous transmettra des informations précieuses en temps réel…
Prenez le temps de gonfler au déco pour analyser la masse d’air
Gonflage face voile – conseils de Kent pour un déco en sécurité
Jesse Kent, originaire de Californie, vit en Autriche depuis 2012 où il a commencé la pratique du parapente. Vidéaste et photographe, il a décidé de réaliser un tuto sur le gonflage face voile. Mais auparavant, il a dû s’entraîner pendant des heures pour bien comprendre toutes les étapes du gonflage et de la course d’envol. Au final, il a produit un tuto très instructif. C’est sans aucun doute le tuto-vidéo le plus complet que l’on puisse trouver sur le net apportant des conseils aussi pertinents sur toutes les étapes du gonflage face voile jusqu’à l’envol.
Gonflage face voile – conseils de Kent pour un déco en sécurité
Techniques cobra pour décoller par vent fort
Conseils sur les techniques avec 6 vidéos
Après une heure de route ou quelques heures de marche à pied, on peut être amené à renconcer à un vol à cause d’un vent trop fort sur l’aire de décollage alors que des camarades s’éclatent en l’air (exemple : déco situé dans une zone avec accélération du vent par exemple). En maitrisant la technique du gonflage parapente Cobra, ce cas de figure ne se présentera plus. Profitez de jours avec du vent à vitesse moyenne non rafaleux pour vous entraîner à cette technique.

Vidéos conseil sur le décollage réalisées par la FFVL
“Tout commence par le décollage : analyser les conditions, se poser les bonnes questions, préparer son vol, sa voile, bien s’attacher, contrôler le gonflage, s’installer dans la sellette en maintenant son cap, rester bien concentré pour piloter au sol puis en l’air, s’entraîner au sol par toutes les conditions de vent : trucs et conseils pour s’éloigner du relief en pleine sérénité“.
Prise de décision
Cette vidéo apporte quelques conseils de moniteurs sur la prise de décision. On ne doit décoller que tous les indicateurs sont au vert. Et au au moindre doute, on peut toujours reposer sa voile au sol. Quand on a décidé de décoller, l’appui sur la ventrale, la vitesse de la course et de la voile adaptées sont des gages de sécurité.
L’avantage du parapente est qu’on peut interrompre son gonflage. Une fois bien centré sous la voile, avec une tension égale dans les mains et après avoir constaté que l’espace est bien dégagé, on peut s’élancer en accélérant et en chargeant bien la ventrale pendant la course.
Jouer au sol
Pour être à l’aise au décollage, il faut passer des heures à s’entraîner au sol pour bien connaître sa voile, bien réagir à tous ses mouvements, bien la piloter dans toutes les conditions. Aucun pilote ne peut se passer de cet entraînement car la réussite du décollage et la finesse de pilotage s’apprennent aussi avec ces exeercices au sol.
Bien contrôler le roulis au décollage
Avant de gonfler, bien vous placer en vous centrant au mileu de votre aile (tension identique de chaque côté des élévateurs). Pendant le gonflage, il faudra peut être vous déplacer au sol pour chercher à vous recentrer sous votre aile. Accompagnez-la et évitez de la contrarier en résistant ou en vous opposant à sa direction (le déplacement est prioritaire au contrôle à la commande).