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“Gérer les risques en parapente”, le livre tant attendu des pilotes du vol libre

“Gérer les risques en parapente”, le livre tant attendu des pilotes du vol libre

Livre : “Gérer les risques en parapente. 1 méthode et 40 compétences”

Jean-Marc Galan, chercheur au CNRS, découvre le parapente en 2004. A l’issue de son stage d’initiation, il se pose déjà une question : “Comment durer dans cette activité sans se faire mal ?” Son moniteur lui dit : « Fais des stages, valide tes brevets et tout ira bien ». Mais cette stratégie du « bon élève » se casse la gueule en voyant autour de lui “des pilotes expérimentés qui tombent comme des mouches… pourtant ce sont de bien meilleurs élèves que moi. Ils sont bardés de brevets et de savoir faire… mais cela ne les a pas protégés de l’accident”.

Pour comprendre les accidents des “bons pilotes”, Jean-Marc cherche à se documenter et il tombe sur un article qui rappelle, qu’en aéronautique, 80% des accidents sont dûs à des « facteurs non techniques » (compréhension du milieu, mental, maîtrise de soi, gestion du stress…) et il constate qu’il y a très peu de ressources en vol libre sur ces facteurs non techniques. Passionné par le sujet, il entreprend un vaste projet, celui de transposer pour le vol libre toutes ses recherches collectées dans d’autres domaines.

Son livre “Gérer les risques en parapente” est un outil que tout parapentiste devrait posséder parce qu’il nous guide pour adopter une posture combinant performances, plaisir et sécurité. Jean-Marc étant au demeurant un excellent pédagogue, son livre est très abordable.

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Interview de Jean-Marc Galan à propos du livre “Gérer les risques du parapente”

Jean-Marc, raconte-nous comment tu es arrivé à ce projet de livre sur la sécurité ?

En école, on enseigne principalement la technique de pilotage mais peu les facteurs non techniques dont je t’ai parlé et qui sont si importants en aéronautique. C’est certainement la raison des accidents des “bons pilotes”, incompréhensibles autrement.

Alors, je suis allé voir dans d’autres domaines (autres sports à risque, aéronautique, sécurité routière, gestion des risques dans l’industrie…) et j’ai découvert un océan de savoirs mais aucun n’est transposable directement au vol libre. Il faut trouver les plus pertinents, mais surtout les adapter à notre activité pour les rendre utilisables par tous.

En 2014, tu me parlais déjà de ton projet de livre et tu m’as proposé de publier des fiches conseils sécurité sur mon site (à découvrir ici)

Je travaille à ce projet depuis 2010. Avant de publier quoi que ce soit, j’ai voulu confronter mes intuitions à un maximum de pilotes. Les lecteurs de ROCK THE OUTDOOR avec les fiches sécurité, les pilotes dans mon club, les fidèles du chant du vario, des pilotes en formation en passant le monitorat fédéral puis au travers des stages organisés par secuparapente, les acteurs fédéraux en participant puis en présidant la commission technique et sécurité FFVL.

Un livre qui a mûri après de nombreuses expériences. Et as-tu confronté son contenu auprès de personnes compétentes ?

Plus de 20 pilotes ont relu et amendé le livre : des fins observateurs du milieu (Bruce Goldsmith, Pierre-Paul Ménégoz, Guillaume Chatain, Véronique Gensac…), des parapentistes confrontés à la gestion des risques dans leurs métiers (médecins, urgentistes, pilotes de ligne…), des moniteurs, mais aussi des pilotes “lambda” hommes et femmes ayant des pratiques très différentes. Au final, le livre est le résultat de ce brainstorming collectif.

Donc ce livre apporte des aides pour répondre à une lacune dans l’enseignement, celle des risques d’accidents liés à des facteurs non techniques, autrement dit, non liés au pilotage  ?

Il existe des dizaines de ressources (livres, tuto, articles, stages…) consacrées au pilotage. Quelques rares ressources consacrées à l’aérologie, mais rien, ou si peu, dédié aux facteurs non techniques.
Ce trou abyssal plonge les pilotes dans une grande solitude face à des questions centrales : Comment mieux gérer mon stress ? Comment m’insérer efficacement dans une communauté de pilotes qui progressent ? Comment choisir et entretenir mon matériel ? De quelles connaissances en accidentologie du vol libre ai-je besoin ? Quelles compétences spécifiques dois-je acquérir pour ma pratique ? … Le livre a pour objectif d’aider chaque pilote, quel que soit son niveau et ses pratiques, à répondre à ce type de questions.

Les thématiques essentielles traitées dans le livre

Dans le livre, tu parles de Stratégie Individuelle de Gestion des Risques (SIGR). Et tu as même construit sa structure à partir de ce concept. De quoi s’agit-il exactement ?

La SIGR est un outil inspiré du “modèle du fromage à trous” que nous avons mis en place à la FFVL depuis un an  :  différentes plaque de blindage nous protègent des accidents, mais ces plaques ont des trous. Quand les trous s’alignent, c’est l’accident. Construire sa SIGR, c’est identifier ses lacunes, ses trous dans les plaques, puis les boucher. 4 points sont importants à comprendre pour bâtir une stratégie  efficace :
– Bien gérer les risques nécessite des compétences dans 7 plaques de blindages différentes : pilotage, aérologie, mental, physique, relation à la communauté, connaissance en accidentologie, gestion du matériel.
– Des pratiques trop exigeantes par rapport à ses compétences sur-exposent aux risques.
– Chaque pilote, en fonction de ses pratiques et de sa progression, a besoin de compétences différentes. Chacun devrait donc régulièrement se demander quelles compétences lui manque pour sa pratique.
– S’inspirer des SIGR d’autres pilotes au profil similaire au sien aide à bâtir sa propre SIGR.

Dans le livre, tu parles aussi de plaisir et de performance, pourquoi est-ce si important ?

La sécurité est parfois perçue comme un obstacle au plaisir du vol, et/ou un obstacle à la performance. Cette vision est aussi stupide que contre-productive.
Bien gérer les risques est une performance à part entière. Une performance essentielle à toute pratique performante durable.
Bien gérer les risques peut aussi être source de plaisir et de satisfaction. Inversement, être au mauvais endroit au mauvais moment, faire les mauvais choix est un profond motif de déplaisir.
Bref, plaisir, performance et sécurité sont donc liés dans le même cercle vertueux. Progresser en parapente, c’est faire tourner cette petite roue. Les compétences acquises sont le carburant qui fait tourner la roue.

Propos recueillis auprès de Jean-Marc Galan – contact@secuparapente.fr

En savoir plus sur l’auteur et les formations axées sur les facteurs non techniques ci-dessous

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Les temps changent et de plus en plus d’acteurs du vol libre sont convaincus que cela n’a plus de sens de réduire uniquement la formation des pilotes au pilotage !

Jean-Marc Galan, chercheur au CNRS et vulgarisateur, est aussi moniteur fédéral de parapente. Il dispense des formations pour aider les pilotes à mieux gérer les risques tout au long de leur progression. Fondateur du collectif secuparapente, il préside également la commission sécurité et technique de la FFVL.

Comment enseigner les facteurs non-techniques ?

Un livre c’est bien, mais tous les pratiquants ne le liront pas, il faut multiplier les supports :

  • Quelques écoles pionnières proposent des formations centrées sur les facteurs non techniques. Les formations de Secuparapente, de Chamrousse parapente, ou encore celles d’Esprit parapente. Ce type de stage doit se généraliser.
  • La FFVL prépare des tuto vidéo dédiés aux facteurs non techniques.
  • De nombreux clubs travaillent avec leurs membres autour de ces facteurs non techniques. Par exemple, en organisant des conférences ou des séances de retour d’expériences entre pilotes.
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ROCK THE OUTDOOR, la culture parapente

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